CommuniquĂ© : LâANSM dĂ©cide, par mesure de prĂ©caution, de retirer du marchĂ© des implants mammaires macrotexturĂ©s et des implants mammaires Ă surface recouverte de polyurĂ©thane. LâANSM ne recommande pas dâexplantation prĂ©ventive pour les femmes porteuses de ces implants.
Depuis lâapparition en 2011 des premiers cas de lymphomes anaplasiques Ă grandes cellules associĂ©s aux implants mammaires (LAGC-AIM), lâAgence nationale du mĂ©dicament et des produits de santĂ© (ANSM) a menĂ© de nombreuses investigations afin dâĂ©tudier le lien entre la survenue de cas de LAGC et la texture des implants mammaires. Au regard de lâensemble des informations dont elle dispose, dont des avis dâexperts indĂ©pendants, lâANSM considĂšre que la texturation de certains implants macrotexturĂ©s et implants Ă surface recouverte de polyurĂ©thane constitue un facteur de risque dans lâapparition de LAGC-AIM.
Ainsi, lâANSM prend la dĂ©cision, par mesure de prĂ©caution, de retirer du marchĂ© ces implants afin de rĂ©duire lâexposition des femmes au risque de LAGC qui reste un risque rare mais grave.Compte tenu de la raretĂ© de ce risque, lâANSM ne recommande pas dâexplantation prĂ©ventive pour les femmes porteuses de ces implants.
LâANSM met en place le numĂ©ro vert 0.800.71.02.35 pour rĂ©pondre aux interrogations des patientes. Celles-ci sont Ă©galement invitĂ©es Ă consulter un professionnel de santĂ© en cas de questions complĂ©mentaires.
Depuis 2011, 59 cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés aux implants mammaires (LAGC-AIM) ont été déclarés en France. En 2017, le nombre de femmes portant des implants mammaires en France est estimé à 400 000.
Dans la perspective dâinvestiguer le risque de LAGC associĂ© aux implants mammaires, lâANSM a rĂ©alisĂ© un suivi des signalements de matĂ©riovigilance et rĂ©uni de nombreux acteurs dont rĂ©cemment un groupe dâexperts (CSST) qui a auditionnĂ© les 7 et 8 fĂ©vrier 2019 des patientes, des professionnels de santĂ©, des autoritĂ©s sanitaires europĂ©ennes et internationales et des fabricants, afin dâĂ©mettre un avis sur la place des implants mammaires texturĂ©s en chirurgie esthĂ©tique et reconstructrice.
Le groupe d'experts du CSST a rendu son avis le 8 fĂ©vrier 2019 prĂ©conisant notamment : "Dans le contexte de la recommandation faite par lâANSM dâutiliser prĂ©fĂ©rentiellement des implants lisses et compte tenu des doutes Ă©mis par les professionnels de santĂ©, il convient dâinterdire le recours Ă la texture Biocell dâAllergan. La plus grande prudence doit ĂȘtre rĂ©servĂ©e aux implants mammaires de textures Ă©quivalentes et aux implants polyurĂ©thane. Le comitĂ© ne recommande toutefois pas dâexplantation prĂ©ventive de ces implants texturĂ©s."
Au regard de cet avis et de lâensemble des informations dont elle dispose, lâANSM considĂšre que plus lâimplant est texturĂ© et rugueux, plus le risque de survenue de LAGC-AIM est important. Ainsi, lâANSM prend la dĂ©cision, par mesure de prĂ©caution, de retirer du marchĂ© certains implants macrotexturĂ©s de texture Ă©quivalente Ă lâenveloppe Biocell dâAllergan et en polyurĂ©thane afin de rĂ©duire lâexposition des femmes au risque de LAGC-AIM qui reste un risque rare mais grave.
Cette mesure de prĂ©caution vise Ă interdire la mise sur le marchĂ©, la distribution et l'utilisation de ce type dâimplants mammaires ainsi que leur retrait du marchĂ© en France. La dĂ©cision de lâANSM prend effet le 5 avril 2019.
LâANSM rappelle sa recommandation dâutiliser de prĂ©fĂ©rence des implants mammaires lisses en chirurgie esthĂ©tique ou reconstructrice.
Compte tenu de la raretĂ© du risque de survenue de LAGC-AIM et de lâavis du CSST, lâANSM ne recommande pas dâexplantation prĂ©ventive des implants macrotexturĂ©s et des implants Ă surface recouverte de polyurĂ©thane.
Par ailleurs, comme recommandĂ© par le CSST, lâANSM tient Ă rappeler lâimportance dâune information rigoureuse et complĂšte auprĂšs des femmes souhaitant la pose dâimplants mammaires. La patiente et le chirurgien doivent discuter ensemble des avantages et inconvĂ©nients des diffĂ©rents implants disponibles et des techniques alternatives en chirurgie esthĂ©tique ou en reconstruction aprĂšs un cancer du sein.
Un document mentionnant notamment lâidentification de la surface de lâimplant (lisse, micro texturĂ©eâŠ), sa durĂ©e de vie limitĂ©e et lâĂ©ventuelle nĂ©cessitĂ© dâune rĂ©-intervention qui en dĂ©coule ainsi que le suivi mĂ©dical, doit ĂȘtre remis Ă toutes les femmes avant la pose dâimplants mammaires.
Information patientes
ConformĂ©ment Ă lâavis dâexperts de lâINCa de fĂ©vrier 2019 sur les LAGC :
- Face Ă des signes fonctionnels ou physiques (Ă©panchement pĂ©ri-prothĂ©tique abondant, augmentation de volume, douleur, inflammation, masse, ulcĂ©ration, altĂ©ration de lâĂ©tat gĂ©nĂ©ral) survenant notamment Ă distance de la phase post-opĂ©ratoire chez une femme porteuse dâimplant mammaire, le diagnostic de LAGC-AIM doit ĂȘtre Ă©voquĂ©.
- Pour les femmes porteuses dâun implant mammaire et sans signe clinique au niveau des seins, le groupe dâexperts prĂ©conise le suivi habituel : examen clinique des seins annuel et exploration radiologique Ă©ventuelle adaptĂ©e.
- Les professionnels de santĂ© en charge de ces suivis (mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes, chirurgiens, oncologues, gynĂ©cologues, radiologues, sages-femmes, etc.) doivent ĂȘtre informĂ©s et sensibilisĂ©s aux signes locaux qui peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă la survenue dâun LAGC-AIM.
LâANSM maintient sa surveillance renforcĂ©e sur les implants mammaires et poursuit ses investigations. LâANSM demande, comme le groupe dâexperts du CSST, que le registre national des implants mammaires dont la crĂ©ation vient dâĂȘtre approuvĂ©e soit mis en place rapidement.
Pour en savoir plus :
> Consulter la liste des implants concernés
> Fiche d'information "ProthÚses et implants mammaires : Chirurgie esthétique des seins"